Association loi 1901 N°1537 Siège social Mairie de Jambville |
Comité de Liaison des Associations du Vexin Yvelines - fondée en 1975 - |
CIRCULAIRE D'INFORMATION |
N°17 (Nouvelle série) | janvier-mars 2003 |
COORDONNEES DU CLAVY
Président :M. Guy DEVERNOIS | Secretaire Générale : Mme Françoise GOURON |
1 rue aux Canes 78440 Lainville-en-Vexin | 13 rue des Gâtines 78520 GUERNES |
01 34 75 38 84 : 01 46 47 69 86 (répondeur) | 01 30 92 38 67 |
Fax: 01 42 30 94 34 | e-mail : y_clavy@hotmail.com |
La reproduction de cette circulaire est autorisée après accord préalable du CLAVY ( avec mention d'origine ) |
Assemblée générale du CLAVY
Le 3 mai 2003 à la salle des fêtes de Sailly
SOMMAIRE
LE VEXIN YVELINOIS ET L'ETAT DE DROIT
PREMIERE PARTIE
UNE MANOEUVRE FRAUDULEUSE A L'OCCASION DU CLASSEMENT DU PARC NATUREL REGIONAL DU VEXIN FRANÇAIS
NB. Aucun élément nouveau n'est intervenu dans le déroulement des procédures en cours. L'arrêt du Conseil d'Etat sur les recours en annulation du décret du 5 juin 2000 définissant la zone spéciale de carrières cimentières devrait logiquement être rendu avant les vacances judiciaires. |
LE VEXIN YVELINOIS ET L'ETAT DE DROIT PREMIERE PARTIE UNE MANOEUVRE FRAUDULEUSE A L'OCCASION DU CLASSEMENT DU PARC NATUREL REGIONAL DU VEXIN FRANÇAIS |
Il est malheureusement courant
de constater l'existence sur le territoire national, de zones de non-droit, ainsi désignées du fait qu'elles échappent
à l'application de la loi, c'est à dire du droit en vigueur (
lois, décrets, arrêtés...). On se référe alors,
essentiellement, à certains quartiers urbains, soustraits de
fait aux interventions de la police et aux poursuites de la
justice.
Il existe également des domaines où les règles du droit sont
méconnues, contournées ou même parfois «violées» non par
des violences physiques, mais par des manoeuvres
frauduleuses, souvent concertées entre «cols blancs»,
particulièrement graves lorsques des officiers publics ou
des fonctionnaires prennent part à de telles manoeuvres ou
plus simplement en acquièrent connaissance dans l'exercice de
leurs fonctions, en omettant d'«en donner avis, sans délai,
au Procureur de la République», ainsi qu'ils ont
obligation de le faire, en conformité du Code de Procédure
Pénale (CPC : article 40, alinéa 2).
Un espace de non-droit est clairement identifiable dans le Vexin yvelinois, entre vallée de la Seine et limite inter départementale Yvelines/VAl-d'Oise, plus précisément dans la partie Sud du périmètre du Parc Naturel Régional du Vexin Français (P.N.R.V.F). Cette zone de non-droit correspond à la soi-disant zone spéciale de recherches et d'exploitation de calcaires cimentiers et le domaine concerné est celui du droit applicables en matières de parcs naturels régionaux.
I - CREATION ET CLASSEMENT DU P.N.R.V.F
On entend fréquemment dire et on peut parfois lire, y compris dans des documents officiels, que le P.N.R.V.F a été créé par le Décret du 9 mai 1995. C'est absolument inexact : le dit décret a prononcé le classement du dit Parc, dont la création avait fait l'objet de la délibération du 23 mars 1995 du Conseil Régional d'Ile de France.
1.1 CADRE JURIDIQUE
Les P.N.R. ont été institués par décret du 1er mars 1967. La compétence en matière de P.N.R. a été dévolue aux Régions par les dispositions du Décret du 24 octobre 1975, sauf en ce qui concerne la Région d'Ile de France à laquelle ces dispositions ont été étendues par le décret du 16 novembre 1976.
Les premières et seules dispositions législatives sont celles de l'article 2 de la loi du 8 janvier 1993 dite Loi «Paysages». Le décret d'application est daté du 1er septembre 1994. Les dispositions législatives et réglementaires ci-dessus mentionnées dans le Code Rural.
° La CREATION d'un PNR intervient à l'initiative du Conseil
Régional en concertation avec les collectivités locales
concernées : Communes et Département(s).
La Charte d'un PNR est adoptée par les Conseils
Municipaux et Généraux concernées et approuvée par le Conseil
Régional. Sont notamment annexés à la Charte:
- le plan de référence (zonages et délimitations ...
)
- les status de l'organisme de gestion et d'aménagement,
en principe un Syndicat Mixte.
- le projet de Convention d'application de la Charte à
intervenir entre l'Etat et le futur Syndicat Mixte (après mise
en place de celui-ci).
° Le CLASSEMENT d'un PNR est prononçé par l'Etat pour une durée décennale, renouvelable; le Décret de classement valide la Charte ( y compris ses annexes ). La procédure de classement est précisée par le Décret d'application. Saisi par le Président du Conseil Régional, le Préfet de Région instruit le dossier et formule un avis transmis au Ministre chargé de l'Environnement.
° La REVISION de la charte d'un PNR ne peut intervenir qu'en conformité des dispositions de la loi du 8 janvier 1993, article 2 alinéa 3 in fine, aux termes desquelles: «La révision est assurée par l'organisme de gestion du parc naturel» (c'est à dire le Syndicat Mixte d'Aménagement et de Gestion du Parc ).
1.2 CREATION DU P.N.R.V.F.
En juillet 1989,
le signataire de la présente étude diffusait un livre vert
intitulé « PROJET DE PARC NATUREL REGIONAL DU VEXIN FRANCAIS »
- «document de travail», n'engageant (aux termes de
l'avant-propos ) que la responsabilité du rédacteur, édité
avec le concours du Conseil Général du Val-d'Oise et du Conseil
d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement des Yvelines
(C.A.U.E. 78 ).
Le 9 juin 1990, à la mairie de VIGNY, était examiné un rapport
intitulé :« Perpectives pour un Parc Naturel du
Vexin Français » qu'adoptait l'Assemblée Générale
constitutive de l'UNION DES AMIS DU P.N.R.V.F. - Association pour
la promotion du projet du parc.
Par délibération du 11
décembre 1990, le Conseil Régional d'Ile-de-France décidait la
mise à l'étude d'un P.N.R. dans le Vexin
Français et par délibération du 18 février 1992, le Conseil
confiait l'élaboration de
la charte du Parc à
un Syndicat Mixte d'études et de Programmation.
Le projet de charte fut bouclé début 1994 mais il fallut
attendre la signature du Décret du 1er septembre 1994 pris pour
application de larticle 2 de la Loi " Paysages " du
8 janvier 1993, pour
engager la procédure de consultation des collectivités
territoriales, puis des Ministres et institutions concernés.
Les projets de charte et d'annexes furent adoptés
par 94 Conseils Municipaux ( pour 100 communes concernées par
l'étude ) et par les Conseils Généraux du Val-d'Oise et des
Yvelines.
Le dossier préparé en
vue de la délibération du Conseil Régional d'Ile-de-France
était constitué, ainsi que prévu, outre les délibérations
des Conseils Municipaux et Généraux:
° de la Charte
constitutive du
P.N.R.:
. texte ( préambule et dispositions en 57 articles),
. plan de référence,
° des status du Syndicat Mixte d'Aménagement et de Gestion,
° du projet de Convention
d'application de la charte
entre l'Etat et le Syndicat Mixte ( signature différée
jusqu'à l'installation du Comité Syndical ).
On notera que la charte et les autres documents annexes avaient été élaborés en coopération avec les services de l'Etat, lesquels n'avaient à aucun moment évoqué un quelconque projet de zone spéciale de calcaires cimentiers ( alors que toutes informations utiles avaient été produites à l'Institut d'Aménagement et d'Urbanisme de la Région Ile-de-France -I.A.U.R.I.F. - pour renseigner le plan de référence en ce qui concerne les " zones à réaménager " pour les carrières exploitées ou autorisées ).
Par délibération du 23 mars 1995 relative à la création du P.N..R.V.F., le Conseil Régional :
- approuvait la charte,
- décidait dadhérer au Syndicat Mixte,
- approuvait les status du dit Syndicat,
- désignait ses représentants au Comité Syndical,
- habilitait son président à demander le classement...
Lors de la discussion en séance plénière, un amendement présenté par quelques Conseillers Régionaux, reprenant des éléments de lavis du Conseil Economique et Social Régional ( C.E.S.R. ) relatif à lexploitation de sablières et gisements de calcaires cimentiers ne fut pas retenu.
1.3. CLASSEMENT DU P.N.R.V.F.
Comme suit à la demande de classement présentée par le Président du
Conseil Régional au Préfet de la Région dIle-de-France,
celui-ci émit un avis
favorable au
classement du Parc en précisant toutefois quune instruction
était en cours en vue de la création dune zone spéciale
de recherches et dexploitation de calcaires cimentiers.
Cette précision était inexacte. Le préfet des Yvelines avait bien
été saisi par lettre du 26 janvier 1995 ( donc antérieurement
à la création du P.N.R.V.F. ) du Ministre de lIndustrie
(signée « p.o. » du Directeur Général de
lEnergie et des Matières Premières ) lui demandant
dinstruire un projet de zone spéciale de calcaires
cimentiers « à
proximité de MANTES-LA-JOLIE », conformément à larticle 109 du Code
Minier et des décrets
d application.
Mais :
- dune part, cette instruction navait pu être ni
engagée, ni diligentée, en lattente du décret
dapplication... qui ne fut signé que le 28 février 1997 ;
- dautre part, ni les dispositions de la charte, ni les
indications de vocation préférentielle des zones et les
limitations afférentes aux carrières portées sur le plan de
référence nautorisaient la mise en place dune telle
zone spéciale dans le périmètre du Parc.
Le décret du 9 mai 1995 porte classement du P.N.R.V.F. Aux termes de larticle 2:
« - Le parc naturel régional du Vexin français est régi par la charte adoptée par la Région Ile-de-France le 23 mars 1995, annexée au présent décret (1), complétée par létat des procédures relatives aux carrières, prises en application du code minier, du code de lurbanisme et de la loi N° 76-663 du 19 juillet 1976 modifiée relative aux installations classées pour la protection de lenvironnement, à la date du 23 mars 1995, sur le périmètre retenu pour le classement du Vexin français pour le classement du Vexin français en parc naturel régional également annexé au présent décret.» |
[ NB: la note (1) de bas de page précise : « La charte du parc pourra être consultée au ministère de lenvironnement, direction de la nature et des paysages et à la préfecture de la région Ile-de-France »]
Létat des «procédures relatives aux carrières ...» annoncé comme «annexé au présent décret » na pas été annexé, cest-à-dire publié au Journal Officiel, à la suite du décret et aucune indication na été donnée quant à une possible consultation auprès dun service de lEtat, ministériel ou déconcentré. |
[Voir, ci joint, copies des pages 7918 du J.O. du 11 mai 1995 ]
Deux versions successives de létat des procédures ( sans date ni indication dorigine) ont cependant été diffusées, qui ont un point commun: à savoir la mention, sous la rubrique intitulée « en cours » ou « à létude » ,dune soi-disant citation de la lettre du 26 janvier 1995 mentionnant la création dune zone spéciale...concernant les Communes de GUITRANCOURT, SAILLY, BRUEIL-EN-VEXIN et FONTENAY-SAINT-PERE alors que le texte de la dite lettre mentionne « A PROXIMITE DE MANTES-LA-JOLIE » , se référant en fait aux 6 secteurs étudiés et délimités en « Seine Aval » par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières ( B.R.G.M.) dans sa Note 94 /083 intitulée: Etude des ressources minérales, reprise dans le premier dossier de « Projet de Zone spéciale 1995 » diffusé le 17 novembre 1995 par le Préfet des Yvelines( Claude ERIGNAC) à titre de « documents non définitifs ». Le premier dossier de Projet fut effectivement abandonné; le deuxième dossier de "Projet de Zone spéciale 1997 ", diffusé à lappui denquête publique, au titre de la procédure ouverte, après la publication du décret dapplication de larticle 109 du Code Minier, comme suite à la lettre du 20 mars 1997 du Ministre de lIndustrie au Préfet des Yvelines constitue une procédure nouvelle, sans rattachement à celle objet de la lettre du 26 janvier 1995.
II - TENTATIVE DE MODIFICATION ILLEGALE DE LA CHARTE DU PARC
2.1 ANALYSE DUNE MANOEUVRE FRAUDULEUSE
Lexamen de larticle
2 du décret du 9 mai 1995 de classement du P.N.R.V.F. pourrait conduire à penser
que ce Parc serait régi par un statut particulier, en tous cas
exorbitant du droit commun, puisque se référant à la fois :
- au Code Rural ( dispositions législatives du 8 juin
1993 et réglementaires du 1er septembre insérées dans le dit
Code ),
- au Code Minier ( dispositions de la loi sur les
carrières du 4 janvier insérées à larticle 109
du dit Code et
dispositions réglementaires du 28 février 1997 pour
lapplication du dit article afférent aux zones spéciales,
également codifiées ).
Un tel monstre juridique na jamais vu le jour mais certains fonctionnaires de lEtat ont fait " « comme si ». Ce qui a alors eu lieu constitue en fait une tentative illégale de révision de la charte et des annexes en violation flagrante de la procédure pertinente, par une manoeuvre frauduleuse et concertée.
Pour comprendre ce qui sest exactement passé, il convient de noter que le P.N.R.V.F. est lun des trois premiers Parc, avec ceux des GRANDS CAUSSES et de la CHARTREUSE, institués en application de la réforme du droit des P.N.R. par la Loi de 1993 et le décret dapplication de 1994.
Trois procédures de classement ont été diligentées parallèlement : recueil des avis requis du Conseil National de Protection de la Nature - CNPN -, de la Fédération des PNR de France et des Ministres concernés, avant « mise en signature » par le Premier Ministre, sur le Rapport du Ministre de lEnvironnement.
Les décrets de classement des PNR des GRANDS CAUSSES et de la CHARTREUSE ont été signés le 6 mai 1995. La signature du décret de classement du P.N.R.V.F. a été bloquée en raison dune démarche du Ministre de lIndustrie auprès du Premier Ministre en vue de compléter les dispositions usuelles de larticle 2 du projet de décret (« Le PNR de ... est régi par la charte approuvée par la Région de ... le ... »), par des dispositions exorbitantes, non fondées en droit (« létat des procédures relatives aux carrières ... annexé au présent décret »).
Cest dans ces circonstances que M. E. BALLADUR, Premier Ministre a signé le 9 mai 1995 le décret de classement du P.N.R.V.F, sans quil ait été procédé à un examen des aspects juridiques résultant de lintroduction de dispositions complémentaires exorbitantes. Cette signature est intervenue dans des circonstances qui doivent être rappelées. M. BALLADUR, candidat à lélection présidentielle de 1995, a été éliminé au premier tour du 23 avril mais, demeuré Premier Ministre au-delà du second tour du 7 mai a, selon une pratique, réglé le maximum de dossier en instance avant la passation des pouvoirs à son successeur (Dans le microcosme politique, on appelle cela « vider les tiroirs avant de passer la main »)
La signature de ce décret ne simposait pas ; ce nétait pas une affaire courante . Il ny avait pas urgence, si ce nest de "verrouiller" la manoeuvre. Les auteurs de cette tentative illégale de révision de la charte et des annexes ont-ils pu imaginer que leur manipulation passerait inaperçue? Ignoraient-ils ou ont-ils délibérément oublié les valeurs déontologiques fondamentales, incontournables : respect de l'Etat de droit, objectivité, neutralité ...? Pourquoi n'ont-ils pas appliqué les procédures pertinentes qui s'imposaient à eux? Ont-ils reçu des instructions illégales auxquelles ils ne se sont pas opposés?
2.2 " LA REPONSE DE LA BERGERE AU BERGER "
° M.Claude MANDIL, Directeur
Général de lEnergie et des Matières Premières ( Ministère chargé de
lIndustrie ), par lettre du 5 mai 1995 adressée au
Directeur de la Nature et des Paysages ( Ministère de
lEnvironnement ) a émis, sagissant du projet de
P.N.R., un « avis favorable, sous réserve que le dispositif
constitué par lensemble des textes relatifs au parc-
décret, annexe et convention- prévoit (sic) que :
Pour les substances minérales ou fossiles dintérêt
national ou régional, pour lesquelles des zones seraient
définies et des permis exclusifs de carrières attribués au
titre de larticle 109 du code minier, les autorisations
dexploitation pourraient avoir une superficie et une durée
compatibles avec des contraintes dordre industriel »
Il est évident que la
réserve ne pouvait être levée sans que soient révisés :
- les dispositions de la Charte du Parc,
- les indications portées sur le Plan de référence,
- le texte du projet de Convention dapplication de la
charte à conclure entre lEtat et le Syndicat Mixte du
Parc.
En dautres termes, lavis soi-disant favorable est en
réalité en contradiction
absolue avec le
contenu de la charte et de ses annexes tels quadoptés par
94 Conseils Municipaux et 2 Conseils Généraux et approuvés par
le Conseil Régional dIle-de-France. Ce que propose M.
Mandil est extrêmement grave puisquil ne sagit de
rien dautre que denfreindre les dispositions in
limine de lalinéa 4 de larticle 2 de la loi du 8
janvier 1993 aux termes desquelles " L Etat et les collectivités territoriales adhérant
à la charte appliquent les
orientations et les mesures de la charte dans
lexercice de leur compétence sur le territoire du
parc ".
Accessoirement, il doit être noté que la lettre du Directeur de lEnergie et des Matières Premières figure parmi les visas du décret de classement à titre davis du Ministre de lIndustrie, alors que la dite correspondance ne peut manifestement pas être considérée comme un acte de cette nature.
° Dans un document du 6 mai
1995 intitulé : " ANNEXE AU PROJET DE CONVENTION
DAPPLICATION DE LA CHARTE DU PARC NATUREL REGIONAL DU VEXIN
FRANCAIS ", Mme
Michèle PAPPALARDO, Directeur de Cabinet du Ministre de
lEnvironnement, décide en fait de REVISER la Convention
dapplication de la charte en ajoutant une ANNEXE au texte de cette
convention figurant à titre de projet dans le dossier
préparatoire de la Délibération du 23 mars 1995 du Conseil
Régional dIle-de-France relative à la création du
P.N.R.V.F. ( et devant être signé par le Préfet de Région au
nom de lEtat et par le Président du Comité Syndical
dAménagement et de Gestion du P.N.R.V.F. après
installation de celui-ci par le Préfet du lieu du siège du
Parc, celui du Val-dOise).
En fait d "annexe", le document
signé par Mme PAPPALARDO a la forme d'une instruction : « La Convention dapplication (...)
devra contenir une disposition (...) ».
Or la signataire na pas compétence pour prendre une
décision de cette nature ; elle
sest attribuée un pouvoir supérieur à ceux, réunis, du
Conseil Régional, des Conseils Généraux et des Conseils
Municipaux territorialement concernés.
La seule voie juridiquement ouverte pour procéder à une révision de la charte du Parc et de ses annexes visant à permettre la délimitation de zones spéciales dans le périmètre du P.N.R.V.F est celle prévue par les dispositions in fine de lalinéa 3 de larticle 2 de la loi du 8 janvier 1993 : La révision de la charte est de la compétence exclusive du Syndicat Mixte du P.N.R.V.F.
La manoeuvre apparemment concertée entre M.MANDIL et Mme PAPPALARDO en vue de tenter de modifier illégalement la charte du Parc est inadmissible; elle constitue une violation flagrante de lEtat de droit et aurait dû entraîner la mise en oeuvre des dispositions pertinentes du Code de Procédure Pénale (Voir ci-dessus).
Cette manoeuvre frauduleuse en vue de linsertion de dispositions illégales dans le décret de classement a échoué. AUCUNE REVISION DE LA CHARTE NEST INTERVENU. La procédure requise par la loi du 8 janvier 1993 et précisée par le décret dapplication na pas été engagée. |
2.3 LES DISPOSITIONS ILLEGALES DU DECRET DE CLASSEMENT
Pour mémoire, les dispositions illégales du décret de classement sont celles insérées dans larticle 2, in fine, concernant létat des procédures relatives aux carrières. Cet état na pas été, ainsi quannoncé, "publié au Journal Officiel ". [Voir ci-dessus les 2 encadrés du point 1.3]
Il est particulièrement instructif de se reporter au "document de mise en signature", c'est à dire de présentation du projet de décret au Chef du gouvernement.
Le Rapport au Premier Ministre en vue du classement du Vexin Français en Parc naturel régional (sic), est consultable et a été consulté au Ministère de l'Environnement.
Il y est mentionné que
« le Préfet de la Région Ile-de-France a délivré le
31 mars 1995 un avis favorable au classement (...) et a
précisé que (...) le projet de charte et le plan de
référence ne tiennent pas compte darrêtés
dautorisations dexploitation de carrières à
lintérieur de Parc (...) »[NB : les auteurs du
Rapport ignorent quil ne sagit pas dun projet
de charte , mais dune charte définitive adoptée
par 94 Conseils Municipaux et 2 Conseils Généraux et approuvée
par le Conseil Régional].
« (...) Enfin, [ poursuit le Rapport ] un dossier
est en cours dinstruction au titre de larticle 109 du
Code Minier pour la création dune zone spéciale de
recherches et dexploitation de calcaires cimentiers »
[ NB : information inexacte - Voir ci-dessus ].
« (...) A lissue de la réunion [ NB : le 10
avril 1995 ] a été actée
limpossibilité de modifier la charte et le plan de
référence tels
que soumis à la délibération de lensemble des
partenaires. »
° La partie finale du Rapport a été manisfestement remaniée dans lesprit et le style des adeptes du " Peu importe les délibérations des conseils des collectivités territoriales; faisons COMME SI " [ NB : Voir ci-dessus II : Tentative de modification illégale de la charte du P.N.R.V.F. - Points 2.1 et 2.2 ]
« Par contre, tous les participants [ NB : à la réunion du 10 avril 1995 ] ont convenu dun accord quune annexe faisant le point sur létat des procédures sera intégrée au décret de classement » [ NB : proposition impraticable pour le moins étonnante sans révision préalable de la charte. Les rédacteurs et les lecteurs du Rapport ont ainsi été clairement informés de la manoeuvre illégale].
Le Rapport précise également : « Une annexe au projet de convention a été élaborée à cette fin. Le Président du Conseil Régional a approuvé cette démarche par lettre du 5 mai 1995 (...) ».
Cette affirmation paraît en
contradiction avec la lettre du 16 mai 1995 du dit Président (
M. M. GIRAUD ), en réponse à une lettre du 27 avril 1995 de M.
P. BEDIER, Député des Yvelines, aux termes de laquelle :
- « (...) le Conseil régional na pas amendé le
moindre terme du projet de charte (...) ».
- « Malgré des
pressions fortes, lExécutif régional a considéré (...)
quil ny avait pas lieu (...) de modifier le projet en
excluant du périmètre du Parc les 4 Communes concernées qui
sétaient prononcées favorablement lors de la consultation ».
« Le conseil National
de la Protection de la Nature [ poursuit le rapport ] a
examiné le projet de charte dans sa séance du 29 mars 1995 et a
donné un avis favorable »
A été omis le fait le fait que le CNPN ait assorti son avis
dune réserve
fondamentale relative
à la zone spéciale:
« Les extractions sont actuellement localisées dans le
Département des Yvelines, à la périphérie du Parc. Les
collectivités locales ont délibéré une charte où ne figure aucun
projet de zone spéciale de recherches et dexploitation
minière. Si des projets devaient naître, il
conviendrait que tous les partenaires prennent en compte la
protection du patrimoine (...) et ne remettent pas en cause la
politique de protection de lenvironnement que le Syndicat
Mixte propose dans la charte. »
III - L OPPOSITION DU CONSEIL REGIONAL A LA ZONE SPECIALE
3.1 DURANT LA PRESIDENCE DE M.GIRAUD
La délibération du 23 mars
1995 du Conseil Régional dIle-de-France a été adoptée
par 132 voix (4
abstentions).
Postérieurement à la signature du décret du 9 mai 1995 portant
classement du PNR du Vexin, plusieurs correspondances ont été
rendues publiques par leurs destinataires.
Pour mémoire, le Président GIRAUD dans une lettre du 16 mai 1995 a confirmé que « le Conseil Régional navait pas amendé le moindre terme du projet de charte »
Dans une lettre du 30 septembre 1997, adressée au Maire de GUITRANCOURT ( alors que linstruction du projet de zone spéciale était en cours ), le Vice-Président du Conseil Régional, chargé de lEnvironnement ( M. D. JULIA ) confirmait:
- « (...) le projet de charte constitutive du P.N.R.V.F. na pas été amendé,
- Lors de linstruction de cette demande [ de classement] au Ministère de lEnvironnement, la Région, en respect des délibérations des collectivités territoriales na concédé aucun amendement au texte de la charte ».
Dans la même correspondance,
le Vice-Président précisait quune analyse juridique
commanditée par la Région en 1995 [ consultation du
Professeur JEGOUZO ] concluait quant au rôle de lEtat :
« LEtat lors du
classement du parc, ne peut imposer des modifications de la
charte puisque les textes ne prévoient pas expressément cette
possibilité et que le principe de la libre administration des
collectivités locales impose une interprétation restrictive des
pouvoirs de substitution de lEtat ».
3.2 DURANT LA PRESIDENCE DE M. HUCHON
Dans une lettre du 4 mai 1998 au Secrétaire dEtat à lIndustrie, le Vice-Président du Conseil Régional chargé de lenvironnement (M.A. RIST ) indiquait :
- Lors de lélaboration de [la] charte du Parc Régional du Vexin Français, élaboration qui sest faite en relation avec les services de lEtat, ces derniers nont évoqué à aucun moment un éventuel projet dextension de cette carrières. Aucune clause relative à la création [de la ] zone dite " spéciale " ne figure dans cette charte.
- (...) Il apparaît clairement que lEtat ne peut en aucun cas « ajouter » aux dispositions dune charte approuvée par le Conseil Régional et ce par le biais du décret de classement (...) sagissant de la zone 109, la mention [ aboutirait] à ajouter abusivement au contenu de la charte. Cest dailleurs pour cette raison que le Conseil Régional a refusé à lépoque de modifier le projet de charte signé. [ NDLR : en fait "adopté" par 94 Conseils Municipaux et 2 Conseils Généraux ]
- Aucune charte ne peut donc être « complétée », aucune disposition de la charte et aucune zone spéciale figurant sur le plan de référence nont la possibilité de créer sur le territoire du P.N.R. du Vexin une zone spéciale (...), le projet de zone 109 nest donc conforme aux orientations de la charte du Parc Naturel du Vexin Français .
Dans une lettre du 19 octobre 1998 à la Ministre de lAménagement du Territoire et de lEnvironnement, le Président du Conseil Régional ( M. J-P. HUCHON ) :
- estimait : « la perspective dobligation faite aux communes du
P.N.R. du Vexin daccepter sur leur territoire, au titre de
la procédure dexception dite « article 109 »,
une zone dexploitation dun gisement de calcaires de
350 ha [ NDLR : en fait 551 ha ] pendant 50 ans me semble en conséquence peu compatible avec le souci de concertation
qui prévaut dans le P.N.R. :»
- manifestait son : « attachement au respect de la
charte telle quadaptée à lunanimité par les 97
Communes [ NDLR : en fait 94 ], les deux Conseils
Généraux et le Conseil Régional (...)»
- rappelait que « (...) le schéma interrégional de matériaux, réalisé dans le cadre du Contrat du Bassin Parisien, vise précisément à limiter le nombre de sites
dexploitation en Ile-de-France en recherchant des matériaux de substitution
et des complémentarités dans les autres régions ».
Il y a une remarquable
continuité dans les positions exprimées par lExécutif
régional. Lalternance intervenue comme suite au
renouvellement du Conseil Régional en 1998 na pas entamé
le consensus existant entre les divers groupes de la majorité et
de lopposition au sujet du P.N.R.V.F.
Doivent être
soulignées les pressions qualifiées de fortes en vue
damender la charte du parc ET le refus dy céder,
motivé par le rappel des règles de droit en vigueur ne
permettant pas de modification de la charte adoptée sans
recourir à la procédure de consultation et daccord
unanime des collectivités membres. Les dispositions exorbitantes
du décret de classement sont considérées comme une tentative
illégale de modification de la charte.
LA TENTATIVE DE MODIFIER LA CHARTE A DONC ECHOUE : LA CHARTE APPROUVEE LE 23 MARS 1995 - Y COMPRIS LE PLAN DE REFERENCE QUI EN FAIT PARTIE INTEGRANTE - DEMEURE LA SEULE NORME JURIDIQUE EN VIGUEUR |
IV - PERSPECTIVES
Les dispositions illégales
de larticle 2 du Décret du 9 mai 1995 relatif au
classement du P.N.R.V.F. nont pu donner lieu à
lintroduction dun recours en annulation, à défaut dun "grief", puisque l'état des procédures
relatives aux carrières, soi-disant annexé au dit décret, n'a
pas été publié au Journal Officiel du 11 mai 1995.
Passé le délai de deux mois pour le dépôt d'un recours devant
le Conseil d'Etat, aucun grief n'est davantage survenu, qui
aurait ouvert un recours, hors délai, par la voie de
l'exception d'illégalité.
4.1 CONVENTION D'APPLICATION DE LA CHARTE
Parmi les pièces requises dans la procédure préparatoire de la Délibération du Conseil Régional portant création du Parc, figurait le projet de Convention d'application de la charte entre l'Etat et le Syndicat Mixte. La dite pièce, insérée dans le dossier, avait la forme d'un document «authentifié » le 22 mars 1995 ( par apposition de la signature du Directeur du Cabinet du Ministre de lEnvironnement - Mme PAPPALARDO ).
Postérieurement à la publication du Décret de classement, le dit projet de Convention a donné lieu à une nouvelle manoeuvre, dans la suite logique de la manoeuvre frauduleuse analysée ci-dessus [ Voir point 2.1 ].
Cette seconde manoeuvre a consisté en une modification substantielle (et non simplement formelle) des dispositions du projet de Convention. Dans larticle ( du dit projet ) afférent aux engagements de lEtat en matière de développement socio-économique, tourisme et vie locale, a été introduit un « CAVALIER » ( cest-à-dire une incidente sans rapport avec lobjet des dispositions concernées ), complétant lengagement de « prescrire dans les arrêtés dautorisation de carrières, des conditions dexploitation et de réaménagement exemplaires », non par un « engagement » complémentaire, mais au contraire par un « DROIT » exorbitant pour lEtat, sous forme dun alinéa reprenant très exactement les termes de la soi-disant Annexe au projet de Convention ( consistant en une instruction impérative, totalement illégale, signée par le Directeur du Cabinet du Ministre de lEnvironnement, en vue de satisfaire à la "réserve" exprimée par le Directeur Général de l'Energie et des Matières Premières ):
« Au cas où, pour lexploitation de matériaux de carrières, une ou des zones seraient définies au titre de larticle 109 du code minier et où des permis exclusifs de carrières au titre du même article seraient attribués, les autorisations dexploitation pourront avoir une superficie et une durée limitées compatibles avec les contraintes dordre industriel. Ces autorisations contiendront des conditions dexploitation et de remise en état exemplaires ». |
Dans le but évident de rendre diificile la comparaison entre le projet initial ( authentifié le 22 mars 1995 ) et le texte révisé à soumettre à lapprobation du Comité Syndical du Parc (délibération du 22 mars 1995 ) avant signature par le Préfet de Région dIle-de-France pour lEtat et le Président du Syndicat Mixte pour le P.N.R.V.F., il a été procédé à une nouvelle numérotation des articles par lintroduction dun article premier superfétatoire ( puisque reprenant lobjet déjà défini de lacte! ) : larticle primitivement numéroté 2.6 est devenu larticle 3.6 dans la Convention signée le 6 novembre 1995.
4.2 LA CONSULTATION DU PROFESSEUR JEGOUZO
Le professeur Yves JEGOUZO a été consulté par la Ministre de lAménagement du Territoire et de lEnvironnement sur les aspects juridiques du projet de création dune zone spéciale de calcaires cimentiers sur le territoire du P.N.R.V.F. Son rapport, daté du 8 septembre 1997, présente en 20 pages une analyse très fouillée ( assortie de nombreuses références de jurisprudence ). Sont en particulier exposés les points fondamentaux suivant : [ Voir : Circulaire dinformation n°13 - avril 2002 ] :
°Remarques
sur la procédure
- les collectivités territoriales nont pas été
consultées à nouveau entre lapprobation de la charte par
le Conseil Régional et le décret de classement ;
- sagissant du classement du PNR, lEtat pouvait :
- soit approuver le projet de charte et classer le Parc, sans modification de la charte ;
- soit refuser la charte et subordonner le classement du Parc à des modifications soumises à ladoption de toutes les collectivités concernées.
« Il est donc permis davoir un doute sérieux sur la légalité du complément apporté par le décret de classement, illégalité qui pourrait être soulevée par la voie de lexception... »
° A
propos de l « état des procédures ».
« [ La référence ] qui
est faite dans le décret de classement à une procédure en
cours de création dune zone spéciale dexploitation
de carrières ne paraît pas susceptible de faire échec à des
dispositions précises et contraires de la charte... »
° A
propos de la Convention dapplication de la Charte
Larticle 3.6 de cette Convention permet la création de
zones spéciales, ce qui nétait pas prévu dans
lavant-projet de convention figurant dans le dossier
préparatoire de la Délibération du 23 mars 1995 du Conseil
Régional portant création du PNR ( et approbation de la charte
).
Sagissant de la portée des dispositions ci-dessus
rappelées, il est souligné que la Convention a pour objet de
préciser les engagements de lEtat pour la mise en oeuvre
de la charte.
Elle ne peut aller à
lencontre de prescriptions parfaitement explicites.
° A propos de la
charte et des Plans dOccupation des Sols
« La charte sapplique via les P.O.S ». Ceux ci
doivent être conformes à la charte. La procédure des projets
dintérêt général (PIG) à linitiative du
Préfet « pour engager une révision autoritaire... se heurtera aux dispositions de la
charte » [
NDLR : la charte « gèle » les zones naturelles,
classées en NC et ND par les P.O.S ].
° A
propos de linscription au titre des sites et des ZNIEFF.
Le périmètre de la zone spéciale coïncide avec les secteurs
inscrits à linventaire des sites pittoresques par les
arrêtés des 8 janvier 1971 et 19 juin 1972.
« Linscription
constitue une protection majeure qui donne, indépendamment de la
charte, toutes chances de succès à un recours contre la
création de la zone fondé sur le motif de lerreur
manisfeste dappréciation »
La présence de ZNIEFF (zones naturelles dintérêt écologique, faunistique et floristique) « constituera un moyen supplémentaire extrêmement sérieux à lappui de tout recours contre la création de la zone spéciale... ».
Le Professeur JEGOUZO conclut ainsi son mémoire :
« En résumé (...) la création de la zone spéciale de recherches et dexploitation de carrières dans le parc naturel régional, (...) se heurte du fait des autres règles du droit des sols applicables en lespèce à un faisceau de moyens tellement convergents et sérieux quelle doit sanalyser comme UNE AVENTURE JURIDIQUE A HAUTS RISQUES. » |
[ NB Par décret du 17 avril 2002 M. Yves JEGOUZO a été nommé Conseiller dEtat en service extraordinaire].
4.3 LAVIS DU CONSEIL DETAT
Dans la procédure
préparatoire au Décret du 5 juin 2000 définissant une zone
spéciale de calcaires cimentiers dans le Département des
Yvelines, le Conseil dEtat a été
" entendu ".
Son avis (n°363972) du 21 décembre 1999 indique clairement, en
son dernier alinéa :
« Le Conseil d Etat croit devoir, enfin, préciser quil appartiendra aux autorités administratives compétentes de veiller, lors de la délivrance des autorisations nécessaires à lexploitation elle-même, qui se situera dans la zone délimitée par le décret, à ce quil soit tenu compte des indications précisées par la charte... » |
La zone spéciale définie par le décret na donc quun caractère théorique, virtuel, puisque la charte nautorise pas létablissement dune telle zone spéciale, par ailleurs non délimitée par le plan de référence à titre de zone à réaménager ( après exploitation de carrière).
Ì
La SECONDE PARTIE de la présente étude sur " LE VEXIN YVELINOIS ET LETAT DE DROIT " analysera les autres atteintes à lEtat de droit qui ont conduit à la signature du Décret du 5 juin 2000 relatif à la zone spéciale de calcaires cimentiers et à lintroduction de recours devant le Conseil dEtat en vue de son annulation pour illégalité.
Guy DEVERNOIS
Président du C.L.A.V.Y
APPENDICE
ANNEXE
CLAUDE MANDIL ET MICHELE PAPPALARDO :
QUI ETAIENT-ILS ET QUE SONT-ILS DEVENUS ?
Même sils ont agi sur instructions hiérarchiques, lun et lautre de ces hauts fonctionnaires ont signé des documents officiels et donc engagé leur responsabilité en prenant une part active à la manoeuvre consistant en une tentative illégale de révision, ( en violation des règles de droit en vigueur en la matière ) des actes relatifs au Parc Naturel Régional du Vexin Français ( Charte et annexes, projet de Convention dapplication de la Charte et, à la date de signature des documents ci-dessus mentionnés - les 5 et 6 mai 1995 - de larticle 2 de lavant-projet du Décret de classement ).
Cette tentative avait pour
objectif de permettre létablissement sur le territoire du
PNRVF dune ou plusieurs zones spéciales de carrières au
titre de larticle 109 du Code Minier.
Dans les fonctions quils exerçaient, les intéressés ne
pouvaient ignorer ou prétendre ignorer les dispositions
applicables et les procédures pertinentes.
On peut donc légitimement sinterroger, en référence au
principe proclamé du strict respect de lETAT DE DROIT, sur
les conséquences de tels agissements, au plan du déroulement
des carrières respectives de leurs auteurs, dans un dossier où
lobservance de ce principe fondamental ne semble pas avoir
constitué une priorité.
Pour en arriver là, qui était-ils et comment leurs carrières
se sont-elles poursuivies?
Claude MANDIL, né en 1942, est
ancien élève de lEcole Polytechnique. Intégré dans le
Corps des Ingénieurs des Mines, il a notamment exercé la
fonction de Directeur Général de lEnergie et des
Matières Premières au Ministère (chargé) de
lIndustrie de 1990 à 1998; il a ultérieurement occupé
les postes de Directeur Général Délégué de Gaz de France
(1998-2000) puis de Président de lInstitut du Pétrole
(2002-2003); en 2003 il est devenu Directeur Exécutif de
lAgence Internationale de lEnergie, institution au
sein de laquelle il avait précédemment été représentant de
la France, puis Président du Conseil de Direction.
[ Source : I.E.A. (site Internet)]
Michèle PAPPALARDO, née en 1956, est issue de lE.N.A. Elle a notamment exercé les fonctions de Directeur de Cabinet du Ministre de lEnvironnement (1995-1996) ; puis de Directrice Générale de lAdministration au Ministère de lEnvironnement et de Directrice Générale de France 2 (1996-1999). Elle a réintégré la Cour des Comptes en 1999, puis a été nommée Chargée de mission auprès de la Ministre de lEcologie et du Développement Durable et de sa Secrétaire dEtat. En 2003 elle est devenue Présidente de lAgence de lEnvironnement et de la Maîtrise de lEnergie (ADEME). [ Source : le Monde- numéro du 11/01/03 ]
Les rôles joués par lun et lautre de ces hauts fonctionnaires dans la tentative de révision illégale des actes officiels du P.N.R.V.F, y compris dans laltération substantielle frauduleuse de la Convention dapplication de la charte, ne paraissent avoir eu aucune conséquence sur le déroulement de leurs carrières respectives.
Ni lun ni lautre ne
semblent avoir fait, à raison de leur rôle déterminant dans
les manoeuvres relatives au dossier de la zone spéciale de
carrières cimentières, lobjet :
- de procédures disciplinaires,
- de procédures judiciaires, en application de
larticle 40 du Code de Procédure Pénale.
Il apparait donc que les
agissements de ces deux fonctionnaires ont été approuvés, à tout le moins tolérés.
La raison dEtat ne pouvant être invoquée dans le
cas despèces, on ne peut que constater un grave dysfonctionnement des services de
lEtat, dans le but de
faire obstacle à lapplication du droit en vigueur, en
loccurrence la législation et la réglementation en
matière de Parcs Naturels Régionaux et ainsi passer outre les
obligations spécifiques de lEtat pour lapplication
des " orientations et (des) mesures de la charte
dans lexercice de (ses) compétences sur le territoire du
Parc Naturel Régional du Vexin Français " (pour
mémoire : loi du 8 janvier 1993 article 2 alinéa
4).