A la fin des années quatre vingt, le Ministère de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Commerce Extérieur, s'inquiète du déficit croissant du rapport production/consommation des matériaux cimentiers en Île de France.
De 1988 à 1991, le ministère commandite une série de recherches concernant les réserves en calcaires cimentiers dans le Mantois et à la limite sud du Vexin français.
Derrière ces investigations, se dissimule un projet ambitieux: il s'agit, ni plus ni moins, d'assurer pour une durée de cinq décennies l'autosuffisance francilienne en ciment, et ceci, en créant des "zones spéciales de recherche et d'exploitation des carrières cimentiers".
Les six secteurs sélectionnés et étudiés dans un premier temps ont été répartis de part et d'autres de l'axe fluvial "Seine".
En 1994 deux de ces secteurs ont été retenus dans le "Schéma Directeur" (SDRIF) et cela malgré un ensemble d'avantages qualifiés seulement de "moyen": l'un des secteurs se situe sur la rive gauche de la Seine, l'autre sur sa rive droite. Le projet prévoit d'extraire en moyenne 1,5 million de tonnes de calcaires lutéciens par an sur chacun des sites. Compte tenu de la "richesse" des sites en calcaire, ce volume représente au sol un total de quelque 1250 hectares de "zones" !
Ces projets de "zones spéciales d'exploitation cimentières" ne sont pas des mythes, puisque, on le sait, le secteur de la rive gauche, dit d'EPONE-MEZIERES, a été abandonné en Avril 1996 au profit d'une "zone" située en Seine et Marne et dont l'exploitation a été attribuée à la Société des Ciments LAFARGE.
Le secteur de la rive nord, correspondant à une zone de 750 ha, répartis sur les territoires des communes de BRUEIL en VEXIN, FONTENAY SAINT-PERE, GUITRANCOURT et SAILLY, reste malheureusement retenu par le projet !
L'actuelle carrière de GUITRANCOURT (en fin d'exploitation) est considérée comme le point d'ancrage de la "zone" et de la future industrie d'extraction des calcaires. Elle offre en effet des infrastructures encore existantes: aire de concassage et tunnel d'acheminement GUITRANCOURT / GARGENVILLE, en direction de l'axe fluvial "Seine". Nul doute donc que la Société CALCIA souhaite vivement bénéficier de l'attribution de cette zone à son profit !
Selon une
information récente, le Bureau de la Recherche Géologique et
Minière aurait effectué une étude sur notre "zone"
en Juin 95. Cette étude qui aurait été commanditée par la
société CALCIA a été réalisée dans la plus grande
discrétion, puisqu'aucune des municipalités n'en a été
avisée.