Rapport moral

Assemblée générale ordinaire du 28 Mars 1998
 
 

Depuis notre dernière assemblée du 1er mars 1997, cette année fut pour nous une période de grande agitation précédant, comme vous avez pu le constater, une période pouvant paraître attentiste.

Quelques chiffres

Tout d'abord, je vous rappellerai quelques dates et quelques chiffres:
Par arrêté du 24 mars 1997, une enquête publique s'est déroulée du 21 avril au 25 juin 1997 pour "création d'une zone spéciale de recherches et d'exploitation de matériaux calcaires cimentiers".
Encore bravo, les mairies ont été prises d'assaut :

95 registres ont été remplis, représentants 1412 observations contre les carrières (pour 1642 signatures).

A cela, il faut ajouter 99 lettres ou études faites par diverses associations, notre pétition, qui recueillit plus de 4400 signatures (il est à noter que quelques 400 signatures complémentaires furent remises trop tard pour être enregistrées), et enfin 53 délibérations des conseils municipaux de communes appartenant au Parc ou avoisinantes confirmant leur opposition à la création de cette zone furent transmises à la commission d'enquête.
Ces résultats faisaient apparaître que plus de 90% des habitants de nos communes étaient opposés à ce projet.

Pendant le déroulement de cette enquête, malgré un temps morose, vous étiez près de 300 à notre manifestation du 14 juin à Mantes la Jolie. Notre passage avec quelques 20 tracteurs qui nous accompagnaient, et en tête de cortège nos élus arborant leur écharpe tricolore restera longtemps dans les mémoires.

Notre association effectua une analyse du dossier, démontrant l'hérésie d'un tel projet, notamment au niveau économique, et les incohérences relevées dans le dossier d'enquête. Cette analyse fut bien sur transmise à la commission d'enquête présidée par M. Pierre SEGARD, mais aussi envoyée en plus de 100 exemplaires, en ministère, à la presse, aux différentes communes concernées, au PARC, à différentes associations, chambre de l'agriculture, conseil général et j'en oublie beaucoup...

Conclusion d'enquête.

A l'issue de cette enquête, la commission devait rendre sa conclusion. Elle fut, à la stupeur et à la colère générale, favorable à la création de zone. Cependant, il est à noter que cet avis est tempéré par une liste importante de réserves expresses, réserves qui ne sont en fait qu'une reprise des questions et inquiétudes que nous nous posons depuis le début et auxquelles nous attendons toujours que l'on veuille bien nous répondre...
En effet, ces réserves ne visent pas la création d'une zone, ce à quoi nous aurions pu nous attendre : elles concernent en fait la phase ultime d'autorisation d'exploiter. Autant dire que leur portée risque d'être nulle, car il serait à ce moment trop tard pour faire machine arrière. Des études réalisées au moment de la demande d'exploitation seraient commanditées par les candidats déclarés à l'exploitation, et n'offriraient donc aucune garantie d'impartialité.
Il est donc regrettable de constater que la commission ne reprit pas là que des affirmations produites par le ministère de l'industrie, sans tenir compte des différentes analyses ou critiques très argumentées sur les plans économiques, juridiques et écologiques exprimées tant par notre association, que par nos élus ou autres associations telles que les Amis du Vexin Français ou l'Union des Amis du Parc.

Enfin, le comité syndical du Parc, devant l'atteinte au droit et à l'environnement que représenterait cette création de zone, vota un rejet total à l'unanimité (moins la voix de Gargenville bien sur...)
La question est donc posée : Où se cache l'utilité publique ?

D'autres incohérences

Nous connaissons la situation de la commune d'Origny Ste Benoîte où là bas la fermeture d'une cimenterie avec d'importantes réserves ne semble pas poser de problème. Mais on nous dit : Origny ne convient pas, le sujet n'est pas le même.
Depuis, nous apprenons que le groupe Ciments Français, le même groupe cette fois ci, a décidé la fermeture de son site de Villiers-au-Boin, en Indre et Loire ! On croit rêver ! Villiers-au-Boin possède sa cimenterie et des réserves de calcaire importantes et, de plus, ne génère aucune nuisance. La Grande Bibliothèque de France a été réalisée avec une grande partie de ciment de Villiers-au-Boin. Mais là bas, le groupe Ciments Français avance un marché en régression, une surcapacité de l'ensemble des usines justifiant ainsi la fermeture de son site, se souciant peu, dans une région pourtant déjà sinistrée, de l'impact économique désastreux que cela aura.

Que l'on nous explique alors pourquoi ces arguments, que nous démontrons effectivement depuis toujours, ne seraient valable qu'à Villiers-au-Boin et pas en Ile de France.

Les étapes

Nous sommes donc aujourd'hui dans l'attente des avis que les ministères de l'industrie et de l'environnement transmettront au Conseil d'État qui jugera. Il n'y a cependant pas de délai imposé pour que les ministères rendent leur avis.
Nos maires ne relâchent pas la pression et continuent leurs démarches afin d'obtenir d'autres rendez-vous pour, encore et encore, démontrer l'incohérence d'un tel projet.
Nous croyons tous que la raison et la véritable utilité publique l'emporteront, ce que nous espérons c'est que cette décision d'abandon de création de zone soit rendue sans qu'il soit nécessaire d'engager une procédure qui risquerait non seulement d'être longue mais surtout coûteuse, même si nous sommes prêts à la mener.

Remerciements

Enfin, je tiens encore à tous vous remercier pour votre participation lors de l'enquête, pour votre motivation et votre soutien qui reste sans faille. Ils nous sont plus que nécessaires. Soyez tous conscients que notre association, même si la période que nous traversons est moins propice aux actions publiques, reste vigilante, continue à se battre et à effectuer toutes les démarches afin de faire annuler au plus tôt ce projet. Je tiens aussi à remercier les communes de Butry s/Oise et de St Gervais (dans le Val d'Oise) qui nous ont renouvelé leur soutien tant moral que financier. Je remercie à nouveau l'Association "Les Amis de Guitrancourt" qui lors de sa dissolution nous a fait don de son solde de trésorerie.
 
 

Le président
 


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